jeudi 24 octobre 2013










"A partir du mois de septembre l'année dernière, 
je n'ai plus rien fait d'autre qu'attendre un homme : 
qu'il me téléphone et qu'il vienne chez moi."




Photo : Diane Paquin



Ce roman, je l'ai lu, il y a plusieurs années. Et relu, en une heure, il y a quelques jours. Un petit roman de 77 pages, pas épais du tout, mais lourd de sens, lourd de mots qui vrillent le cœur, lourd d'attente...cette attente, cette suspension, ce vide qui pourtant provoque une  profonde plénitude. Se remplir de l'attente de l'homme aimé...



"Au printemps, mon attente est devenue continuelle. Une chaleur précoce s'était installée dès le début du mois de mai. Les robes d'été apparaissaient dans les rues, les terrasses des cafés étaient pleines..."


Une "passion simple", une simple passion. Mais un sentiment tellement violent, une telle peur de la perte...de perdre cet autre qui est une partie de soi, qui devient tout soi, trop soi. Alors, cette peur d'être oubliée, dépossédée de son seul et unique sens...La passion devient regard unique sur la vie. Il n'y a plus que lui, le cœur est pris mais pas seulement, tout du quotidien donne à penser à celui qui emplie l'âme. Et si ces émotions intenses n'étaient pas réciproques? 



"Quelque fois, je me disais qu'il passait peut-être toute une journée sans penser une seconde à moi. Je le voyais se lever, prendre son café, parler, rire, comme si je n'existais pas. Ce décalage avec ma propre obsession me remplissait d'étonnement. Comment était-ce possible. Mais lui-même aurait été stupéfait d'apprendre qu'il ne quittait pas ma tête du matin au soir. Il n'y avait pas de raison de trouver plus juste mon attitude ou la sienne. En un sens, j'avais plus de chance que lui."




Photo : Asander



A lire et à relire encore et encore.
Parce que c'est beau ce sentiment fou, 
beau malgré tout...