mercredi 28 mai 2014




FAIRE L'AMOUR

de

Jean-Philippe TOUSSAINT




Résumé : 

C'est l'histoire d'une rupture amoureuse, une nuit, à Tokyo. C'est la nuit où nous avons fait l'amour ensemble pour la dernière fois. Mais combien de fois avons-nous fait l'amour ensemble pour la dernière fois ? Je ne sais pas, souvent.








Une écriture fluide et sensuelle, 
des contrastes et des déliés, 
de la violence et de la sérénité. 
Tout est là, tout y est...








"Je la regardais, elle s'était laissé tomber à plat ventre sur le lit au milieu de ses robes qui s'étaient fanées sous le poids de son corps et dégringolaient sur le sol en cascades paresseuses de tissu affaissé, et elle pleurait , mon amour, le visage enfoui dans un volant de robe qui se mêlait à ses cheveux."






"Nous nous aimions, mais nous ne nous supportions plus. 
Il y avait ceci, dans notre amour, que, 
même si nous continuions à nous faire plus de bien que de mal, 
le peu de mal que nous nous faisions était devenu insupportable."









Vite, je veux Fuir ... le second roman du "cycle de Marie"



samedi 17 mai 2014




DES JOURS QUE JE N'AI PAS OUBLIES


de


 Santiago H. Amigorena







Résumé : 


Peut-on aimer deux personnes à la fois ? La question est si simple et la réponse inévitablement si compliquée. Surtout lorsqu'elle n'est pas formulée par celui qui a doublement aimé mais par l'un de ceux qui devaient se contenter de la moitié d'un amour.

Les quelques jours de ce voyage en Italie racontent ce qu'a vécu un homme qui n'était plus aimé qu'à moitié.







J'ai choisi ce roman, parmi tant d'autres, d'abord parce qu'il parlait d'Italie, et j'aime tant l'Italie. Mais aussi, parce que l'auteur, dès la première page lue entre deux rayons, m'a happé par la violence de sa douleur (un roman autobiographique ... forcément). J'ai continué de lire, tournant les pages avec  frénésie, accrochée que j'étais à ses mots. 
Je ne pouvais faire autrement que de sauver ce roman, coincé qu'il était entre deux autres livres plus ou moins barbants. Je l'ai  donc déposé précautionneusement au fin fond de mon cabas de rat de bibliothèque et l'ai emmené avec moi. 

Je n'en suis qu'à la trente sixième page et déjà,  la souffrance de cet homme me pèse, ses mots me bouleversent, ses pensées me perturbent, et pourtant, impossible de ne pas monter dans ce train pour Venise avec lui. Même dérangée par son désespoir, je ne suis pas foutue de dire adieu au héros sur le quai de cette gare...











(...)



Et voilà, terminé, je ferme le livre, et je me sens presque aussi désœuvrée que cet homme qui tourne autour de son amour, se demandant s'il l'a perdu à tout jamais.
Cet homme qui prend conscience, maintenant  qu'il est en danger, que cet amour était ce qu'il avait de plus cher, et qu'il n'a pas su préserver. 


Et je suis touchée, profondément, même si parfois l'auteur en fait trop (le too  much, en amour, est pardonné! ). 









Extrait :


"L'après-midi, souvent, s'il était étendu sur le dos, pour lire, pour dormir, elle venait se coucher sur lui et elle le regardait fixement dans les yeux. Et le miel coulait de son regard comme un sirop onctueux, mélange doux d'ambroisie et de nectar, mélange sincère d'innocence et d'insolence pimenté de quelques grains de perversion. Elle parvenait, l'ayant ainsi hypnotisé, à lui faire faire ce qu'elle voulait. C'était un regard dont elle connaissait parfaitement l'efficacité, un regard dont elle jouait avec une redoutable habileté.
Souvent, il avait essayé de trouvé des mots pour ce regard. Mais à chaque fois qu'il avait tenté de le décrire, chaque phrase lui avait semblé un mensonge ; chaque mot, une insulte. Ce regard, pensait-il, était très loin, très loin au-delà des mots."












Un roman qui  remet en cause un amour, une famille, une vie comme une évidence, qui "allait de soi". Sauf que rien ne va jamais de soi ... parce qu'il y a l'autre, cet autre qui reste toujours un étranger, comme on peut  aussi être étranger à soi-même, parfois. 

Et puis il y a cette question du choix qui va tout chambouler, comme un désir fou et soudain, de prendre la vie à bras le corps, de glisser un grain de sable dans le mécanisme du quotidien. 




J'ai fini le livre, et j'apprends que cette femme tant aimée serait la belle Julie Gayet.

Et ça gâche un peu mon plaisir, brouille mes images personnelles. Comme quoi, il vaut mieux parfois ne pas savoir ...

Il n'empêche que j'ai adoré le style, vais donc me jeter à coeur perdu d'avance sur les autres romans de ce bel auteur, sensible et sincère.