vendredi 28 juin 2013



Huit monologues de femmes 
de 
Barzou  ABDOURAZZOQOV

Traduit du russe (Tadjikistan)
par Stephane A.Dudoignon







«A la première personne, dans un style parlé, huit femmes nous livrent une partie de leur vie.
C’est parfois cocasse comme celle qui attend un enfant et recherche désespérément un fruit vu à la télé –un ananas- , tendre quand une prof tombe amoureuse d’un étudiant, triste quand une mère recherche sa fille disparue, ou joyeux avec la prostituée qui ne craint personne.
Toutes semblent reliées par le même credo : toujours garder espoir.
Ces témoignages, modelés dans le terreau du quotidien de ces femmes tadjiks, semblent nimbés d’un halo lumineux et réconfortant comme une éclaircie dans un ciel d’orage ».

Bernard Babkine








Extrait choisi :

[…] le secret, c’est en toi qu’il est. Dans la conscience que tu as de ce que tu es, même si ce n’est pas grand-chose, mais ça, eh bien c’est unique. Dans le fait de comprendre que la vie, elle n’a qu’une marche avant, qu’on ne peut pas revenir en arrière pour corriger ce qui est passé, qu’on ne peut pas dire un jour : «Excusez-moi, je n’avais pas compris, est-ce qu’on ne pourrait pas tout recommencer ?» Le secret, il est là : quoi qu’il t’arrive, même si le destin s’est joué de toi, et quoi qu’en pensent les gens - crois en toi, et tout ira bien !









A la frontière de l'Afghanistan et de l'Ouzbékistan, entre mosquée et ruines de l'ère soviétique, ces femmes, de condition sociales différentes, nous parlent d'elles, de façon confidentielle, et en toute liberté ... 
Avec franchise,  émotion et humour, elles évoquent la violence sociale, la perte des repères traditionnels et le machisme ambiant.







"[...] la vie est une chose plus fragile que le verre le plus fin,
 plus ténue que le fil d'araignée. 
Qu'elle compte, la vie, plus que n'importe quoi d'autre."



Je caresse l'espoir que ce petit livre passera de mains de femmes en mains de femmes ... traversera les vies ...VOS vies ! :)






mercredi 26 juin 2013




"Quand souffle le vent du nord" 
suivi de 
"La septième vague"

Daniel GLATTAUER









4éme de couv' :

"Un homme et une femme.
Ils ne se connaissent pas mais échangent des mails. 
Jusqu'à devenir accros.
Jusqu'à ne plus pouvoir se passer l'un de l'autre, 
sans se rencontrer pour autant...
Savoureuse et captivante, 
cette comédie de mœurs explore 
avec finesse et humour 
la naissance du sentiment amoureux."


Un roman complètement addictif  ! 
(petit message perso en passant : Merci  à toi, Michel,  pour ce cadeau-qui-rend-accro ! ;)


Je vous livre un extrait (pioché au hasard car tellement embarquée dans le bouquin que j'en ai oublié de cocher les pages me permettant  de repérer les passages les plus savoureux...) :



Emmi à Léo :

"Êtes-vous en train de vous demander comment expliquer à vous-même, et surtout à MOI vos mails nocturnes ? Ce n'est pas la peine Léo. ce que vous m'avez écrit sans le vouloir m'a fait plaisir, très plaisir même. Vous devriez être plus souvent ivre, cela fait de vous un homme sensible, très franc et direct, très tendre, et même, dans les grandes lignes, fougueux et passionné. Cela vous va bien de perdre le contrôle ! Et je suis honorée que vous vouliez m'embrasser si souvent ! Alors, écrivez-moi !!"



Diane Paquin



Un conseil : 
si vous décidez de vous plonger, à cœur perdu,  
dans le roman ci-dessus ... 
achetez illico LA SUITE !


Et surtout surtout SURTOUT ... 
ne lisez pas ce qui suit ...
avant d'avoir dévoré le premier ! ;)






4éme de couv' :

"Léo Leike était à Boston en exil,
le voici qui revient.
Il y fuyait la romance épistolaire 
qui l'unissait en esprit à Emmi.
Elle reposait sur trois principes:
pas de rencontre, 
pas de sexe, 
pas d'avenir.
Faut-il mettre un terme à une histoire d'amour 
où l'on ne connait pas le visage de l'autre ? 
Où l'on rêves de tous les possibles ?
Où les caresses sont interdites ?
"Pourquoi veux-tu me rencontrer ?"  demande Léo, inquiet.
"Parce que je veux que tu en finisses avec l'idée 
que je veux en finir", répond Emmi, séductrice.
Alors, dans ce roman virtuose 
qui joue avec les codes de l'amour courtois 
et les pièges de la communication moderne, 
la farandole continue, 
le charme agit, jusqu'au dernier mail..."




Au large de Gruissan - été 2012



"Mon" extrait : "Pour vivre sur une mer tranquille, il faut être fait pour cela. certains vivent le calme plat comme une paix intérieur, d'autre comme un marasme sans fin."



Ces échanges de mails vous tiendront éveillés tard dans la nuit, peut-être même jusqu'au le matin, pas de sieste non plus, aucun répit, vous serez submergés par cette septième vague, comme vous aurez été  emportés par le vent du nord...vous verrez, on en reparlera ! ;)



samedi 15 juin 2013











Philippe Claudel a écrit ce texte quelques jours après la disparition de Jean-Marc Roberts, dit "Jean-Bark". Il rend au travers de ces mots somptueux un magnifique hommage à son éditeur et ami.



"Je savais que tu allais mourir, et je ne pouvais plus écrire. J'ai mis du temps à comprendre que je ne pouvais plus écrire parce que tu allais mourir."



Jean-Marc Roberts





"[...]Je t'entendais rire à l'autre bout du fil. J’espérais que cela te faisait du bien. Moi, j'aimais t'entendre rire. C'est à coups de rires je crois qu'on balance la mort dans les cordes, pour un temps, ou à terre carrément, et qu'elle se fait compter par l'arbitre. Qu'on lui montre qu'on ne la prend pas trop au sérieux. Qu'elle devrait mieux délaisser ses airs de grande dame sûre de son fait, et aller voir ailleurs où nous sommes."


Je referme le livre, les larmes au bord des cils, le cœur qui frissonne. Trop-plein d'émotions. 

Pourtant, j'en connaissais déjà certains extraits (merci Jack pour ces quelques mots choisis, si bien choisis, qui me donnèrent au fil de ma lecture, le sentiment d'être déjà dans l'intimité de cette amitié-là...). 

Pourtant, lisant un hommage, on sait où l'on va, vers quel gouffre on risque de plonger. 

Un hommage ... et quel hommage ! ... à la hauteur de cet homme fou amoureux de la vie. Un petit livre, d'une ampleur toute particulière. "L'écriture, comme seul moyen de se jouer du néant".

Je referme le livre et ne peux me résoudre à le ranger définitivement dans ma bibliothèque, lui tout petit parmi les autres ...d'ailleurs, tenez, je vous offre un dernier extrait, un extrait bleu  de mer évidemment ... 

"Notre vie est une eau ironique. Immatérielle et fluide. Tu n'étais pas du genre à regarder les montres, ni les horloges. Tu regardais l'autre te parler de lui. Tu ne parlais jamais de toi, si on ne t'en faisait pas la demande. Tu étais tout à l'autre. Sans doute considérais-tu que ton métier d'éditeur commençait là."



Toile de Philippe Beckman, plasticien 


(Et je sais que tous ceux qui aiment les mots,  qu'ils aient lu ce livre ou non, auront une pensée pour Jean-Marc Roberts, en septembre 2013, lors de la prochaine rentrée littéraire ...)




vendredi 14 juin 2013











"Quand je lui appris que j'étais écrivain, il faillit nous flanquer contre un arbre.
-Mince ! Voilà un truc qui en jette ! ...dit-il après avoir repris le contrôle de son véhicule.
-ouais, y'a beaucoup de brillant.
-Et c'est quoi comme genre ?
'Hum, je sais pas comment dire. J'en sais rien."
Ceux qui connaissent Philippe Djian le savent, et retrouveront avec plaisir le héros de "37°2 le matin", cinq ans après la mort de Betty. Pour les autres, il est plus que temps de découvrir cet écrivain qui "vit avec son désespoir comme un chien avec ses puces" et qui sait si bien naviguer entre le rire et les larmes, les filles, les voiture et la bière."


Voilà, tout simplement, pourquoi Philippe Djian restera ad vitam aeternam au premier rang de mes écrivains favoris. 





Extrait  : 
"A dire vrai, il fallait aimer ce genre de coin, c'était un peu particulier. Quand le vent soufflait, des toits s'envolaient. Quand il faisait chaud, on crevait, et l'hiver, toutes les canalisations sautaient.
On pouvait rester des mois sans voir une seule goutte d'eau et dans la seconde qui suit, le ciel devenait d'un noir effrayant et un océan vous arrivait sur la tête. Tout était disproportionné mais à la longue, on s'y habituait et on se tenait prêts à avoir une nouvelle leçon à chaque fois. J'en suis venu à considérer que c'était une bonne attitude à adopter dans la vie. Car rien n'est jamais joué comme on peut le vérifier tous les jours."


Tout le monde connait la version cinématographique de 37°2 le matin,  superbe film de Jean-Jacques Beineix (musique géniale de Gabriel Yared).






Avec "Maudit Manège" vous retrouverez Zorg, l'amoureux de Betty, écrivain tourmenté et attachant ...





Gruissan, plage des chalets, été 2012




"Ne permets pas aux événements de ta vie quotidienne de t'enchaîner mais ne te soustrais jamais à eux. Ainsi seulement tu atteindras la libération." Huang-Po









Un voyage de 38000 kilomètres qui commence par la traversée des Etats Unis en Harley. C'est l'aventure captivante de Franco Antonello et son fils Andrea, autiste de 18 ans. 
Une histoire superbement racontée, avec humour, tendresse et pudeur. 
Un père et son fils qui vont s'apprendre mutuellement la Vie.
Un périple qui les amène au plus prés d'eux-même...
Un roman qui transporte loin, au pays de l'espérance, là où chaque instant est une richesse à partager.



"Le monde entier traverse Andrea 
comme une roche qui roule, 
une avalanche..."




"Le désert envahit mes pensées, tant ces points communs avec l'autisme sont évidents. La rareté des relations, l'apparente monotonie. Le silence. L'essentialité. La  vie qui fait son chemin en jouant des coudes, loin de la luxuriance des forêts, infiltrée dans le sable et dans les fissures de la roche, mimétique, prête aux adaptations les plus extrêmes pourvu qu'elle résiste.
Et pourtant le désert ne peut être le lieu de l'absolue solitude."





 "Quelle soirée ! Si la vie est une taupe qui avance en zigzaguant, de temps en temps elle remonte à l'air libre. Jamais je n'ai passé de telles vacances, Andrea, aussi longues et aussi imprévisibles. T'ai-je déjà dit que tu étais le plus chouette compagnon de voyage que j'aie jamais eu ?"


Un roman surprenant de sincérité. 
Une magnifique complicité entre un père et son fils.
Me suis laissée surprendre par un flot d'émotions ...