mardi 4 mars 2014




LE BRUIT DES CLEFS

de

Anne Goscinny




"Le bruit de clefs" est publié dans la formidable collection "les affranchis", conçue et dirigée par Claire Debru chez NiL. 

Il est demandé aux auteurs d'écrire une lettre, une seule, pour s'affranchir ... Entre autres, Yves Simon et Annie Ernaux se sont également pliés à l'exercice. 

La lettre d'Anne à son père, René Goscinny, disparu trop tôt, est subtile, délicate, bouleversante.











" Ta mort a commencé à ma première matinée d'école. 
Tout le monde le savait. 
Parce que ta mort avait fait la Une 
des journaux télévisés du week-end.
Je voulais un lundi comme les autres. 
Comme les autres lundis et comme les autres enfants. 
Pas un lundi avec un mort dans mon cartable."












Les mots sont forts, parfois d'une grande violence, comme tout ce qui renvoie au vide immense de l'absence. Une lettre exutoire, déballage de cartable d'une petite fille  dans lequel tout était resté en l'état, dans un profond silence. Dans ce roman -qui n'en est pas un-  Anne Goscinny redevient la petite fille adorée de son papa et parle,  lui parle, comme on se jette à l'eau. Elle semble parfois se débattre dans ses propres phrases, perdue dans le temps et le bric-à-brac des souvenirs. Mais elle reste toujours juste et d'une profonde sincérité. 











"Cette lettre n'est pas un roman. Il n'y a pas de personnage. Pourtant je suis en train de te créer et à mon insu tu deviens mon personnage.
Cette lettre n'est pas un roman. Il n'y a pas d'intrigue, simplement un mort au début.
Tu sais, papa, tout se bouscule. Les choses viennent sans que je comprenne pourquoi elles viennent maintenant et comme ça. J'ai peur, en les écartant au prétexte d'incohérences chronologiques, qu'elles m'échappent."






2 commentaires:

  1. Celui là... je me dis ... BOUM BOUM BOUM ;)

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    1. Je crois bien Sabine que oui, boum boum boum ... tu le liras et tu me diras ...

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