samedi 30 mars 2013







La saison en enfer d'une femme...
l'expérience de la naissance originelle dans la mer.







"Comme nous marchions, des fusées jaillirent des réverbères. Dans un hurlement de jungle, nous avalâmes la route goudronnée avec ses maisons aux yeux clos et aux paupières de géraniums.


Photo de Diane Paquin


Nous engloutîmes les poteaux télégraphiques trépidant de messages ; et les chats errants, les arbres, les collines, les haies, le labyrinthique sourire de Sabina au trou de la serrure. la porte gémit, s'ouvrit. Le sourire de Sabina se referma. Un rossignol picorait dans la mellifluence d'un chèvrefeuille. Tout enchèvrefeuillé. Patteflûté. La maison ouvrit sa gueule à verte grille et nous engloutit. Le lit se mit à voguer."







Bouleversant, époustouflant, perturbant aussi ... 
On ne peut sortir indemne de la lecture d'Anaïs Nin. 
Ces écrits-là mêlent sensualité, poésie, érotisme et horreur. On  ferme le livre, englouti d'une traite, et on se dit que quelque chose a changé dans notre vie ...
Peu d'écrivains me font cet effet. 
Anaïs Nin me rend différente par ses mots, miraculeusement nouvelle ...







"Sur un bateau de saphir, 
je naviguais sur des mers de corail. 
Et je chantais, à la proue. 
Mon chant gonflé les voiles et les déchirait : 
où elles été crevées, le bord de l'étoffe était brûlé ; 
et les nuages aussi, par lambeaux, 
ma voix les consumait."



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